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Tout Ça Pour Dire

by Paillard

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  • Livre-Album artisanal imprimé intégralement en risographie sur papier recyclé contenant plus de dix collages inédits de l'auteur ainsi que l'intégralité des paroles.

    Tirage unique limité à 100 exemplaires.
    (Attention: Cet objet ne contient pas de CD mais un code de téléchargement Bandcamp à usage unique).

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1.
pourquoi parler des arbres qui ne nous disent rien mais qui semblent pourtant avoir tant à nous dire ils nous prennent de haut, se recoiffent dans le vent avec l’air innocent de ceux qu’en savent trop par la force des choses, on en vient à s’asseoir près d’eux pour voir le soir qui longtemps s’y repose le silence y est bruyant alors on ferme les yeux pour essayer d’un peu sentir bouillir son sang rien qu’un moment, pour un instant présent pourquoi parler des gens qui ne nous donnent rien et qui semblent souvent n’avoir rien à nous dire ils passent en coup de vent et repartent aussitôt sans nous dire d’autres mots que : “je suis trop content” par la force des choses, on s’prend à les aimer leur promettre des roses cueillies dans des paniers l’illusion est fragile alors on bricole ça avec des bouts de fils et du tissu de soi
jusqu’à la prochaine dernière fois
2.
je r’viens jeudi mais pas sur c’que j’ai dit j’demande pas ton avis, seulement une douche chaude et un lit on aura pas toute la nuit, mais il faudra faire comme si j’repasserai vite fait pour voir ce que ça fait d’pleurer d’vant ton miroir et d’me servir dans ton frigo d’revisiter notre histoire en en changeant quelques mots il y a des chambres pour ça quand j’regarde couler la pluie là tout le long de tes muqueuses je crois que j’ai enfin compris que tu mérites d’être heureuse il y a des chambres pour ça r’trouvons dans un étui le coeur qu’on avait mis avant les mouchoirs, les migraines et les putains d’pilules faisons en sorte que l’Amour soit digne de sa majuscule il y a des chambres pour ça
3.
je le vois mais ne le crois pas (l’inverse de saint-thomas) le visage derrière les doigts (mes mains sont faites pour ça) leurs carences s’accumulent comme des cernes sous les yeux mais si la maison brûle, je n’y vois que du feu je ne sais que ce que je sens, quand ça me prend aux tripes le reste n’est pas important (question de principe) les hurleurs de panique peuvent bien perdre leur temps j’n’écoute pas leur musique, à peine si je l’entends les villes se remplissent de peur et de police les exilés mangent leurs croûtes de cicatrices les voisins s’échangent des “que dieu vous bénisse !” l’inertie s’impose comme une force motrice la société s’essouffle, je n’en fais pas partie au fond de mes pantoufles, le monde est tout petit c’est mon chien qui m’promène là où il veut bien chier j’observe ce phénomène, c’est beau la liberté !
4.
la nostalgie repousse comme le poil, comme la mousse méfie-toi donc de tout ce qui t’émousse à chacune des secousses qui ébranlent le foyer tu cours à la rescousse des leçons du passé tes vieux rêves partent en retraite avec une pension de misère pendant qu’ton cerveau sécrète des souvenirs de guerres les erreurs de parcours sont celles des combattants la promesse du retour n’est qu’une fuite en avant la nostalgie s’accroche comme une moule à sa roche elle vient te faire les poches dès qu’tu lâches ta pioche
5.
nous sommes humains mais ça ne veut rien dire tant que l’on garde nos yeux au fond des souvenirs des yeux coincés dedans, des yeux bêtes et méchants retrouvons l’innocent regard qu’ont les enfants arrache toute cette écorce qui t’éloigne de moi garde plutôt de la force pour le dernier combat la rancune c’est pour les vieux qui n’ont plus qu’ça à faire dis-moi, quoi faire de mieux que d’pardonner son père ? puis faire comme chez maman, mettre les pieds sous la table y manger des carottes puisque ça rend aimable garde un peu de tes forces pour le dernier combat quitte à faire une entorse à l’esprit de la loi deux têtus qui s’attendent, ça peut durer longtemps jusqu’à c’qu’un poing fermé soit une main qui se tend ce fameux premier pas qu’on voit venir de loin car quand l’un se déplace, il y a l’autre qui l’rejoint oui si l’blessé arrive, y’a l’écorché qui vient ce n’est certes pas tout mais déjà mieux que rien même si n’c’est que l’amorce du début d’un débat c’est une source de force pour nos derniers combats
6.
j’confonds souvent l’italien et l’espagnol, malaise méditérranéen à force de ne serrer que des mains molles je m’isole mais c’est tout aussi bien j’mélange tout l’temps l’espagnol et l’italien je ne comprends vraiment rien mon lexique s’affolle, la serveuse rigole, j’en perds tous mes moyens buena (bueno), hola (ciao), je n’sais plus trop, j’me trompe de mots, mes cours de langue sont loin alors je ne parle plus à personne j’me fais comprendre avec les mains je veux me cacher dans un coin pour éviter tous les autres humains donde esta la salida l’uscita yo debo andare y partir me voy a casa sto andando chez moi no puedo mas de tout cela
7.
les jeunes ont r’ssorti les synthés, rebranché les câbles des pédales d’effets délaissé l’idée d’être une idée pour mieux tourner la page des chansons à messages pour des blagues potaches qui ne sont que camouflages à émotions des pirouettes de clowns qui dépriment, qu’ont troqué la classe pour la frime ces jeunes me r’ssemblent de moins en moins, est-ce moi qui m’éloigne ou eux qui sont plus loin ? j’voudrais connaître les mots contemporains pour pouvoir leur parler et les comprendre enfin comme un hippie qu’aurait mal vieilli, qui n’parle plus le langage de la nuit carburant au mépris de la loi tout en enviant les extases des bourgeois nous ne sommes que des corps de chairs, de peaux, de fluides jusqu’aux premières rides, aux premiers cheveux blancs nous jalousons alors la beauté des enfants et cette candeur niaise qui doucement les guide maint’nant j’freine plus dans les virages car y’a plus de temps à perdre pour faire que de la merde j’mets des mots sur des sons et des images quand avachi dans l’herbe, je réfléchis au verbe qui saura décrire le sentiment de ne plus pouvoir prendre tout son temps ce frisson, cet affreux tremblement qui inquiète tous les êtres vivants
8.
l’amour qui prend l’aller-retour, mon poignet droit qui pense à quoi cette bave qui pend comme une promesse de se glisser entre tes fesses à quoi bon vouloir faire le sien (pour faire pareil mais en moins bien) construire des merveilles sans les mains encore faut-il que nous soyons de ceux qui font feu de tout bois d’avoir autre chose à dire que des souvenirs qui collent entre les doigts déjouer tous les horoscopes (pour faire pareil mais en pas top) contredire les règles de la pop tes guillemets sont ouverts mais fermés le dimanche tes baisers sont offerts si c’est moi qui me penche venu chanter chez toi avec une petite voix du matin mes mots ne doivent pas être les bons car ton visage me dit non les excuses viennent toujours trop tard (autant qu’elles ne viennent jamais) je rembobine chaque soir (la vieille cassette de mes regrets) nous finissons les pots d’yaourts en léchant bien à l’intérieur la vie de l’homme est bien trop courte, il doit y avoir un monde meilleur dans ce lieu qui n’est pas fait pour (je crains qu’on ait déjà fait le tour) ne faisons rien d’autre que l’amour
9.
le sol appuie sur mes talons c’est la maison qui m’habite le téléphone qui me répond c’est le burger qui m’effrite c’est la voiture qui me conduit sur ces routes qui me prennent une flèche qui toujours me suit dans ces champs de blé qui me sèment c’est la télé qui me regarde et c’est google qui me cherche puis c’est la montre qui me retarde quand c’est gainsbourg qui me serge tous les présidents nous élisent et tous les dieux grave nous vénèrent toutes ces cibles qui nous visent mais c’est l’amour qui va nous faire c’est la scène qui me monte quand cette guitare vient me jouer et les histoires qui me racontent près du feu qui sait m’allumer c’est la chanson qui vous écoute ici tout de suite là maintenant et s’il vous reste encore des doutes voilà la fin qui nous attend

about

"Paillard", c’est le dessein chansonnier d’un baroudeur qui s’entoure de beau monde. Jusque-là auteur-compositeur en anglais (9 albums avec son projet "The Keys") et poète (11 recueils en anglais et français), Boris Paillard s’attelle finalement à chanter ses textes dans sa langue maternelle.

Longtemps curieux des traditions musicales des autres, il s’en inspire pour mieux s’emparer de la sienne; cette chanson de France qui permet l’épure et les nuances. Façonnées sous les ventilateurs d’Accra et sur les pavés berlinois, ces chansons nous parlent autant de la difficulté de dire que de la nécessité de raconter. On y croise des chiens qui chient, des gens qui baisent et des arbres qui se la jouent.

La capture de cette collection fut le fruit de rencontres spontanées : la chanteuse Claire Weidmann (Bocage) au détour d’un concert de Naïm Amor avec qui l’alchimie amicale dégénère vite en collaboration vocale, la section rythmique du groupe psychédélique allemand Perilymph qui vient muscler les titres plus pop du répertoire et l’ami canadien Andrew Barker (Bruce Peninsula) qui passe poser ses plages de cordes électriques. Le complice Andy Lévêque (Odran Trümmel, Mister Bishop) aidera à assembler à Toulouse un trio de soufflants enthousiastes pour une dernière chanson calme qui complètera le tableau.

credits

released October 3, 2020

Paroles & Musique • Boris Paillard

Chant, Guitares & Percussions • Boris Paillard
Chant & Vibraslap • Claire Weidmann
Batterie • Fabian Sliwka
Basse électrique • Nicolas Mangione
Guitares électriques & Lap steel • Andrew Barker
Saxophone Alto • Andy Lévêque
Trombone • Maxime Chatellard
Cor • Lancelot Leclercq

Enregistrement & Mixage • Dennis Jüngel
Berlin • Juin & Décembre 2018

Enregistrement & Mixage « Le Dernier Combat » • Ananda Cherer
Toulouse • Décembre 2019

Mastering • Carl Saff
Photo de couverture • Eliot Delahaye
paillard.musique@gmail.com

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Paillard Berlin, Germany

"Paillard", c’est le dessein chansonnier d’un baroudeur qui s’entoure de beau monde.

Jusque-là auteur-compositeur en anglais (9 albums en tant que "The Keys") et poète (11 recueils en anglais et en français), Boris Paillard chante ses textes dans sa langue paternelle.
paillard.musique@gmail.com
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