1. |
La Force Des Choses
02:09
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pourquoi parler des arbres qui ne nous disent rien
mais qui semblent pourtant avoir tant à nous dire
ils nous prennent de haut, se recoiffent dans le vent
avec l’air innocent de ceux qu’en savent trop
par la force des choses, on en vient à s’asseoir
près d’eux pour voir le soir qui longtemps s’y repose
le silence y est bruyant alors on ferme les yeux
pour essayer d’un peu sentir bouillir son sang
rien qu’un moment, pour un instant présent
pourquoi parler des gens qui ne nous donnent rien
et qui semblent souvent n’avoir rien à nous dire
ils passent en coup de vent et repartent aussitôt
sans nous dire d’autres mots que : “je suis trop content”
par la force des choses, on s’prend à les aimer
leur promettre des roses cueillies dans des paniers
l’illusion est fragile alors on bricole ça
avec des bouts de fils et du tissu de soi
jusqu’à la prochaine dernière fois
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2. |
Des Chambres Pour Ça
03:05
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je r’viens jeudi mais pas sur c’que j’ai dit
j’demande pas ton avis, seulement une douche chaude et un lit
on aura pas toute la nuit, mais il faudra faire comme si
j’repasserai vite fait pour voir ce que ça fait
d’pleurer d’vant ton miroir et d’me servir dans ton frigo
d’revisiter notre histoire en en changeant quelques mots
il y a des chambres pour ça
quand j’regarde couler la pluie là tout le long de tes muqueuses
je crois que j’ai enfin compris que tu mérites d’être heureuse
il y a des chambres pour ça
r’trouvons dans un étui le coeur qu’on avait mis
avant les mouchoirs, les migraines et les putains d’pilules
faisons en sorte que l’Amour soit digne de sa majuscule
il y a des chambres pour ça
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3. |
Derrière Les Doigts
03:15
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je le vois mais ne le crois pas (l’inverse de saint-thomas)
le visage derrière les doigts (mes mains sont faites pour ça)
leurs carences s’accumulent comme des cernes sous les yeux
mais si la maison brûle, je n’y vois que du feu
je ne sais que ce que je sens, quand ça me prend aux tripes
le reste n’est pas important (question de principe)
les hurleurs de panique peuvent bien perdre leur temps
j’n’écoute pas leur musique, à peine si je l’entends
les villes se remplissent de peur et de police
les exilés mangent leurs croûtes de cicatrices
les voisins s’échangent des “que dieu vous bénisse !”
l’inertie s’impose comme une force motrice
la société s’essouffle, je n’en fais pas partie
au fond de mes pantoufles, le monde est tout petit
c’est mon chien qui m’promène là où il veut bien chier
j’observe ce phénomène, c’est beau la liberté !
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4. |
C'est Pas Une Vie
02:12
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la nostalgie repousse comme le poil, comme la mousse
méfie-toi donc de tout ce qui t’émousse
à chacune des secousses qui ébranlent le foyer
tu cours à la rescousse des leçons du passé
tes vieux rêves partent en retraite avec une pension de misère
pendant qu’ton cerveau sécrète des souvenirs de guerres
les erreurs de parcours sont celles des combattants
la promesse du retour n’est qu’une fuite en avant
la nostalgie s’accroche comme une moule à sa roche
elle vient te faire les poches dès qu’tu lâches ta pioche
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5. |
Le Dernier Combat
03:46
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nous sommes humains mais ça ne veut rien dire
tant que l’on garde nos yeux au fond des souvenirs
des yeux coincés dedans, des yeux bêtes et méchants
retrouvons l’innocent regard qu’ont les enfants
arrache toute cette écorce qui t’éloigne de moi
garde plutôt de la force pour le dernier combat
la rancune c’est pour les vieux qui n’ont plus qu’ça à faire
dis-moi, quoi faire de mieux que d’pardonner son père ?
puis faire comme chez maman, mettre les pieds sous la table
y manger des carottes puisque ça rend aimable
garde un peu de tes forces pour le dernier combat
quitte à faire une entorse à l’esprit de la loi
deux têtus qui s’attendent, ça peut durer longtemps
jusqu’à c’qu’un poing fermé soit une main qui se tend
ce fameux premier pas qu’on voit venir de loin
car quand l’un se déplace, il y a l’autre qui l’rejoint
oui si l’blessé arrive, y’a l’écorché qui vient
ce n’est certes pas tout mais déjà mieux que rien
même si n’c’est que l’amorce du début d’un débat
c’est une source de force pour nos derniers combats
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6. |
Malaise Mediterranéen
02:40
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j’confonds souvent l’italien et l’espagnol, malaise méditérranéen
à force de ne serrer que des mains molles
je m’isole mais c’est tout aussi bien
j’mélange tout l’temps l’espagnol et l’italien
je ne comprends vraiment rien
mon lexique s’affolle, la serveuse rigole,
j’en perds tous mes moyens
buena (bueno), hola (ciao), je n’sais plus trop,
j’me trompe de mots, mes cours de langue sont loin
alors je ne parle plus à personne
j’me fais comprendre avec les mains
je veux me cacher dans un coin
pour éviter tous les autres humains
donde esta la salida l’uscita yo debo andare y partir
me voy a casa sto andando chez moi no puedo mas de tout cela
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7. |
Tout Son Temps
03:25
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les jeunes ont r’ssorti les synthés, rebranché les câbles des pédales d’effets
délaissé l’idée d’être une idée pour mieux tourner la page des chansons à messages
pour des blagues potaches qui ne sont que camouflages à émotions
des pirouettes de clowns qui dépriment, qu’ont troqué la classe pour la frime
ces jeunes me r’ssemblent de moins en moins, est-ce moi qui m’éloigne ou eux qui sont plus loin ?
j’voudrais connaître les mots contemporains pour pouvoir leur parler et les comprendre enfin
comme un hippie qu’aurait mal vieilli, qui n’parle plus le langage de la nuit
carburant au mépris de la loi tout en enviant les extases des bourgeois
nous ne sommes que des corps de chairs, de peaux, de fluides
jusqu’aux premières rides, aux premiers cheveux blancs
nous jalousons alors la beauté des enfants
et cette candeur niaise qui doucement les guide
maint’nant j’freine plus dans les virages car y’a plus de temps à perdre pour faire que de la merde
j’mets des mots sur des sons et des images quand avachi dans l’herbe, je réfléchis au verbe
qui saura décrire le sentiment de ne plus pouvoir prendre tout son temps
ce frisson, cet affreux tremblement qui inquiète tous les êtres vivants
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8. |
Sans Les Mains
02:02
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l’amour qui prend l’aller-retour, mon poignet droit qui pense à quoi
cette bave qui pend comme une promesse de se glisser entre tes fesses
à quoi bon vouloir faire le sien (pour faire pareil mais en moins bien)
construire des merveilles sans les mains
encore faut-il que nous soyons de ceux qui font feu de tout bois
d’avoir autre chose à dire que des souvenirs qui collent entre les doigts
déjouer tous les horoscopes (pour faire pareil mais en pas top)
contredire les règles de la pop
tes guillemets sont ouverts mais fermés le dimanche
tes baisers sont offerts si c’est moi qui me penche
venu chanter chez toi avec une petite voix du matin
mes mots ne doivent pas être les bons car ton visage me dit non
les excuses viennent toujours trop tard (autant qu’elles ne viennent jamais)
je rembobine chaque soir (la vieille cassette de mes regrets)
nous finissons les pots d’yaourts en léchant bien à l’intérieur
la vie de l’homme est bien trop courte, il doit y avoir un monde meilleur
dans ce lieu qui n’est pas fait pour (je crains qu’on ait déjà fait le tour)
ne faisons rien d’autre que l’amour
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9. |
La Fin Qui Nous Attend
03:14
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le sol appuie sur mes talons
c’est la maison qui m’habite
le téléphone qui me répond
c’est le burger qui m’effrite
c’est la voiture qui me conduit
sur ces routes qui me prennent
une flèche qui toujours me suit
dans ces champs de blé qui me sèment
c’est la télé qui me regarde
et c’est google qui me cherche
puis c’est la montre qui me retarde
quand c’est gainsbourg qui me serge
tous les présidents nous élisent
et tous les dieux grave nous vénèrent
toutes ces cibles qui nous visent
mais c’est l’amour qui va nous faire
c’est la scène qui me monte
quand cette guitare vient me jouer
et les histoires qui me racontent
près du feu qui sait m’allumer
c’est la chanson qui vous écoute
ici tout de suite là maintenant
et s’il vous reste encore des doutes
voilà la fin qui nous attend
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Paillard Berlin, Germany
"Paillard", c’est le dessein chansonnier d’un baroudeur qui s’entoure de beau
monde.
Jusque-là auteur-compositeur en anglais (9 albums en tant que "The Keys") et poète (11 recueils en anglais et en français), Boris Paillard chante ses textes dans sa langue paternelle.
paillard.musique@gmail.com
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